Peux-tu nous expliquer d’ou vient ton nom ?
Mon nom c’est tout simplement mon heure de naissance. Je suis né à 1 heure 42 et j’ai choisi ce nom-là. Je viens de Côte d’Ivoire, j’ai fait pas mal de pays, mais je suis principalement entre Abidjan, Montpellier et Paris. Cela va faire 5 ans que je mix officiellement.
Quelles sont les villes et les boites dans lesquelles tu a mixé récemment ?
J’étais à Paris le week-end dernier. J’ai mixé à la Wanderlust c’était pas mal, j’étais ici juste avant, j’ai mixé au Rockstore et à la Panacée. Ce sont les trois derniers endroits où j’ai mixé récemment.
Quels sont tes styles musicaux et affiliations ?
Les styles musicaux dans lequel je me retrouve, c’est large. De base je suis un enfant du Rnb, j’ai grandi avec du RnB. Pourtant c’est pas vraiment ce que je joue en soirée, cela va plus être de l’afro, afro house, afro-beat, baile funk, amapiano et de la trap de temps en temps, ça fait du bien. Mon style en mix est très influencé afro et hip-hop.
Quels sont tes inspirations et les mouvements que tu suis ?
Mes inspirations comme Jarreau Vandal. Il fait des édits et des sets incroyables, c’est trop. Et Julz dans la même branche, il a une présence scénique folle que j’admire beaucoup. En ce moment le mouvement que je suis beaucoup, c’est la Gqom c’est un style afro, pour moi, c’est le prochain mouv’ qui va arriver.
Quel est ton rituel avant d’entamer un set ?
Mon petit rituel avant les sessions, je vais écouter de la musique calme. Si je dois envoyer un set, afro ou trap super vénère. Avant le set je met du RnB ou de la soul pour m’épurer l’esprit, ça fait du bien. Et de temps en temps un petit brocoli ça détend, ça passe bien.
Qu’est-ce qui t’anime le plus lors de ton set ?
Ce qui m’anime à fond, honnêtement, c’est l’énergie que le public me renvoie, c’est ça qui me met dans tous mes états. Hormis la musique en elle-même qui est l’élément premier évidemment.
Du coup, comment décrirais-tu ta relation avec le public durant le set ?
Ma relation avec le public ? Je décris ça comme un échange, comme une boucle : J’envoie de l’énergie par la musique, puis ils me renvoient encore plus d’énergie, ce qui me pousse à renvoyer encore plus d’énergie et ainsi de suite.
Quelles sont tes étapes de création lors d’un set ?
Tout d’abord savoir pour qui tu vas jouer en fonction du lieu, du public.
Ensuite ça va être la recherche de morceaux, personnellement, je suis un digger* que ce soit SoundCloud Apple Music etc. Une fois que j’ai ma sélection de morceaux, sachant que la sélection, je l’ai finie vraiment le jour du set parce que tous les jours, je découvre et tous les jours, je rajoute des sons, tous les jours, je me rajoute du taff.
Ensuite, je vais travailler mes transitions sur chaque morceau pour être beaucoup plus à l’aise une fois sur scène et avoir du temps pour partager avec le public et ne pas avoir la tête dans les platines pendant tout le set.
Voilà mes étapes.
*digger = quelqu’un qui va chercher profondément les choses.
Comment trouves-tu l’univers deejay à Montpellier ?
Déjà, il faut savoir qui y a énormément de DJ ici et le problème, c’est que tu en as beaucoup pour peu d’établissement. Il y a peu d’établissements qui permettent au DJ de s’exprimer. Heureusement qu’il y a des structures comme Pinata radio qui font des événements et permettent au DJ de s’exprimer sur la radio et montrer ce qu’ils font.
Ce qu’il manque à Montpellier ce sont vraiment des évènements pour permettre de faire découvrir de la musique et non pas écouter les musique qu’ils connaissent par cœur et qu’ils chantent tous ensemble. C’est cette ouverture d’esprit que l’on essaye d’emmener à Montpellier.
Pourquoi as-tu commencé ce métier ?
J’ai choisi DJ parce que je suis un passionné de musique depuis que je suis petit, chercher des morceaux super pointus que les gens ne connaissaient pas. J’ai toujours kiffé ça. À un moment donné, je me suis dit pk pas partager les morceaux, et petit à petit, je me suis mis à mixer, à faire des soirées et quand j’ai vu que ça marché, j’ai dit let’s go. Ça a commencé à PLMP, j’ai commencé en DJ de concert, j’en ai profité pour faire des warm-up et partager des morceaux pour au final faire des soirées. Aujourd’hui, je ne fais que ça.
Quels skills sont nécessaires pour réussir, pour percer en tant que Dj ?
Pour moi les compétences à avoir, qui sont assez importantes, la capacité d’adaptation. C.-à-d. Savoir lire la pièce : si tu joues un morceau et que tu vois que les gens ne sont pas forcément réceptifs, il faut savoir quoi mettre et comprendre leurs attentes.
Ensuite, je dirais la curiosité, le fait de vouloir toujours chercher les nouveaux morceaux, avoir envie de découvrir les nouveaux morceaux, c’est important parce que tu ne peux pas être DJ et jouer les mêmes morceaux à tous tes sets. Il faut aussi avoir cette volonté de faire découvrir des morceaux, et pour ça il faut kiffer le faire.
Quels sont les meilleurs côtés de ce métier ?
Les meilleurs côtés de ce métier pour moi ça va être déjà le fait de découvrir des endroits, je kiffe de fou, arriver dans un endroit, me sentir perdu, connaitre personne. Donc ça, c’est trop bien, ça permet de voir de nouvelles choses, il y a aussi le fait de rencontrer des personnes qui partagent la même passion que toi, la musique ça crée des connexions, ça rapproche assez rapidement les gens, je trouve ça vraiment cool.
Quel serait ton conseil pour ceux qui débutent ?
Les conseils que j’aurais à donner, tout premièrement, de ne pas hésiter à se lancer. C’est-à-dire, si tu es réellement passionné par le truc et tu as vraiment cette envie de la faire, fais-le. Si tu as la passion, ça te mènera forcément quelque part, quelque chose que tu ne vois pas comme un taff, tu peux aller très loin.
En deuxième, ne néglige pas les opportunités qu’on te donne quand tu commences. Si tu dois mixer gratuitement, fais le ça te permet de faire tes armes et te faire “prendre de la valeur” et te permettre plus tard de vivre de ça. Ne pas négliger de faire des mix gratuitement au début, c’est normal, c’est comme ça que tu fais tes armes.
Comment motives-tu ton public ?
Mes armes pour motiver mon public ? Je pense que ma présence scénique, l’énergie que je renvoie sur scène c’est la base. Tu me vois sur scène, je fais que sauter, tu peux me voir que comme ça, quand je fais de la musique, je deviens complètement quelqu’un d’autre : c’est la guerre, c’est le sport.
Les erreurs à ne pas faire pendant un set
Je commencerai déjà par : ne pas paniquer quand on fait une erreur. S’il y a des problèmes techniques ou quoi que ce soit, il ne faut pas que ça se voit, la plupart des erreurs que tu fais en tant que DJ, le public ne le remarquera même pas. Il faut juste réfléchir à une solution tranquillement et s’adapter.
La transition qui ne rate jamais
Plus généralement les transitions entre la trap et l’afro, ou la trap et shatta/bouyon ça passe tellement bien. Surtout la drill est pratiquement sur le même bpm que shatta/bouyon (entre 140 et 160), ces transitions-là, elles sont dangereuses et inattendues, ça peut complètement relancer une soirée.
Top 3 des endroits pour mixer
Je dirais le Rockstore parce que c’est la maison, c’est la scène à Montpellier où je suis le plus à l’aise.
Les Halles Tropisme parce que c’est plein air et les soirées, c’est impec, les gens qui viennent la, c’est pour découvrir la musique.
La Panacée, on va essayer de faire plus de soirée là-bas cette année, le lieu est incroyable, les gens sont incroyables, quand on ramène la musique qui va et l’énergie on transforme ça en quelque chose de vraiment cool.
Et je dirais la Wanderlust, pour l’ouverture d’esprit des gens qui viennent.
Pour moi, ce sont ces lieux-là qui sont impec.
Le son pour bien finir la soirée
Ahlala, la pépite c’est un edit de Jay low, c’est un édit du morceau de Lil Uzi “ What do u want” c’est un edit amapiano qui envoi, c’est complètement insane. Ce morceau, c’est mon edit du moment.
Et l’année 2023 ?
Écoutez les gars 2023 il va se passe beaucoup de chose, soyez attentif, ça va aller super vite donc, restez connectés.